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Tout d'abord, Qui était JONAS ?

Jonas était un prophète des dix tribus d’Israël qui s'étaient séparées de Juda en 931 ans av. J-C après la mort de Salomon. Il a exercé son ministère du temps du Roi d'Israël, Jéroboam II (790-749), qui fut un roi apostat comme tous ceux qui ont régné sur Israël.

Maintenant voyons le contexte dans lequel Jonas s'est trouvé quand Dieu lui a confié la mission d'aller à Ninive

L'empire Assyrien dont la capitale était Ninive dominait le monde. Les assyriens avaient commencé leur ascension dominatrice à peu près au moment du schisme du royaume D'Israël en 931 av J.C. En 842 av. j-C, les 10 tribus d'Israël dont le roi était alors Jéhu avaient subi une défaite avec Salmanazar III Roi D'Assyrie, et avaient dû lui payer un tribut. Jonas arriva sur scène une trentaine années environ après la fin de règne de Jéhu. Sa crainte était très certainement de voir cet empire continuer son invasion d’ Israël.

C'est dans ce contexte que Jonas s'est trouvé quand Dieu lui a demandé de se rendre à Ninive pour s'adresser à ce peuple, et lui crier que DIEU allait le détruire à cause de sa grande méchanceté qui était parvenue jusqu’à Lui.

Nous allons voir les raisons pour lesquelles il s’opposa à la mission que Dieu lui confiait.

Le message que Dieu le chargeait de proclamer ne pouvait que donner un espoir pour Jonas de voir la destruction de Ninive avec son roi qui représentait un danger pour Israël, mais alors, pourquoi Jonas s'est-il refusé à obéir ?Il savait dès le début que ce peuple se repentirait, et que Dieu en finalité lui ferait grâce. C'est bien qu'il nous est dit dans : 

Jonas 4.2  Ah ! Éternel, n'est-ce pas ce que je disais quand j'étais encore dans mon pays ? C'est ce que je voulais prévenir en fuyant à Tharsis. Car je savais que tu es un Dieu compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et qui te repens du mal.

Pourquoi craignait-il qu'ils se repentent ? Ceci ne représentait-il pas un espoir pour Jonas de voir ce peuple se convertir, et Israël en paix avec eux ? 

Mais voilà, Jonas se doutait bien que ce peuple et son roi se repentiraient sous le peur d'être détruits, et c'est bien ce que ce qu'ils ont fait (Jonas3.9), mais qu'en finalité, ils ne se tourneraient pas pour autant vers le Dieu d'Israël. Il pensait que la peur passée, ils reviendraient à ce qu'ils avaient toujours été, et qu'ils resteraient une menace pour Israël.

Voilà très certainement sa raison de vouloir la destruction de Ninive. Nous comprenons mieux pourquoi Jonas craignait que Dieu fasse grâce à ce peuple. Nous ne pouvons donc pas vraiment parler de désobéissance comme nous l'entendons habituellement, mais d'une crainte qui s'est révélée exacte quand nous connaissons la suite de ce qui s'est passé pour les dix tribus d’Israël qui ont été emmenées captives par cet empire.

De plus tout cela allait à l'encontre de la mission même que Dieu lui avait confiée dès le début. En effet, Dieu lui avait donné des paroles pour que Jéroboam II reconquière une partie des territoires qu’Israël avait perdus (2 Rois 14.25). Et là, d'un coup, Dieu lui changeait son ordre de mission ,en quelque sorte, en laissant subsister ce peuple qui restait une menace pour Israël dans le temps.

Et dans cette annonce qu'il devait faire, il y a quelque chose de plus qui ne pouvait pas lui plaire. En effet, Dieu n'avait pas précisé que si ce peuple se repentait, Dieu ne les détruirait pas. Et le comble d'un prophète c'est annoncer une parole qui n'allait pas se réaliser.

La question que nous pourrions nous poser : Pourquoi Dieu a-t-il voulu sauver ce peuple ?

Si ce peuple avec Ninive s'était certes repenti, il ne s’était pas pour autant converti : Aucune trace de sa conversion qui aurait fait dire qu'il ait choisi de suivre le Dieu d'Israël.

La violence était ce dont ce peuple se soit vraiment repenti (3.8). .C’est ce que les découvertes archéologiques nous ont révélé par le fait qu'il y a eu un ralentissement des conquêtes assyriennes pendant 3 années. C'est ce qui a pu retarder la captivité d'Israël qui était décidée par Dieu depuis longtemps.

Nous pouvons donc penser que Dieu accordait à son peuple un temps supplémentaire pour qu'il se repente de son idolâtrie, tout en sachant qu’il ne le ferait pas. Dieu donnait par là une preuve supplémentaire de son amour, et au jour du jugement dernier, Dieu produira à cette génération tous ces éléments.

Ne l'aura t-il pas fait avec les générations de ce monde qui se sont succédées ! et tous auront la bouche fermée.

L'attitude de Jonas a conduit Dieu à manifester sa gloire 

Quand Dieu choisit Jonas pour être son prophète, il savait qu'il était une forte tête, mais il savait qu'il finirait par lui obéir. Maintenant, si Dieu a utilisé cette forte tête, c'est que ce trait de son caractère allait être utile pour accomplir son plan et manifester sa gloire. C'est ce que nous allons voir maintenant.

Jonas fuyant la mission que Dieu voulait lui confier pour Ninive embarqua sur un navire pour Tarsis (1.1-3). Dieu fit souffler un vent impétueux qui mit en danger le navire qui menaçait de faire naufrage. Jonas qui n'en fut pas perturbé plus que cela, s'en alla se coucher dans la cale et s'endormit profondément. Et, quand les mariniers s'entretinrent avec lui, ils comprirent que Jonas en était la cause. Mais tout aussi tranquillement, Jonas leur donna la solution pour que la tempête cesse : « Prenez-moi, et jetez-moi dans la mer, et la mer se calmera envers vous ; car je sais que c'est moi qui attire sur vous cette grande tempête » (1.12). Ils prièrent Dieu, mais la tempête continua de souffler. Ils jetèrent donc Jonas dans la mer comme il leur avait dit, et la fureur de la mer s'apaisa. Ces hommes voyant cela furent confondus devant la puissance du Dieu de Jonas, c'est ce que nous dit le chap1v16 :« Ces hommes furent saisis d'une grande crainte de L’Éternel, et ils offrirent un sacrifice à L’Éternel, et firent des vœux »

Cette rencontre et cet engagement qu'ils prirent par rapport au Dieu d'Israël à travers ces circonstances a été l'aboutissement de l’attitude de notre frère Jonas. Après cela, il est plus que probable, que les choses n'en sont pas arrêtées là, et que ce qui s’était passé, arriva aux oreilles du peuple de Ninive et de son roi.

Que dire encore, Jonas balancé par-dessus bord, fut englouti par un gros poisson, et rejeté au bout de trois jours (Jonas 2.1et11). Jésus parla de cet événement comme signe annonçant sa mort et sa résurrection (Mat 12.40). Dieu s'était servi de lui pour annoncer sa victoire future sur la mort par la croix, et sa puissance en le rejetant du poisson.

Il n'est pas impossible que le peuple de Ninive ait appris toutes ces manifestations de la puissance de Dieu à travers les péripéties peu commune du prophète Jonas (Luc 11.30), et que cela les ait préparés à se repentir. Ce qui pourrait le faire penser , c'est qu'ils n'ont pas été surpris de la visite de ce prophète qui venait d'un pays qui n'était pas forcément leur ami, et qui adorait un autre Dieu. Ils auraient pu penser que c’ était une stratégie de la part des Israélites pour les arrêter dans leur invasion.

Ma conclusion, c'est que notre sagesse ne nous aurait pas conduits à choisir Jonas, si nous avions connu d'avance sa désobéissance. Mais Dieu a pensé les choses autrement, et c'est comme cela que sa gloire s'est manifestée, et que son plan s'est établi. N’est-ce pas la science et la sagesse de Dieu, qui sont bien au-dessus des nôtres (1 Cor 1.25 Trad. Le semeur)).

Après avoir décidé d'obéir à Dieu, dans quel état d'esprit Jonas était-il à la fin de cette histoire ?

Après un temps de résistance, il capitula devant la puissance de Dieu qui le sauva des eaux en le recueillant dans le gros poisson, et c'est là qu'il décida d’obéir(2.10). Il se rendit donc à Ninive en proclamant les paroles que Dieu lui avait données pour ce peuple qui se repentit, et Dieu voyant cela ne les détruisit pas. La réaction de Jonas fut vive face à la décision de Dieu : Il manifesta son mécontentement. Bien qu'il ait rempli sa mission Jonas est donc resté sur la même pensée du début : Il ne voulait pas que Dieu fasse grâce à ce peuple. Il voulait la destruction de Ninive.

Cette histoire s'est terminée avec un dialogue peu ordinaire entre Dieu et Jonas. J'ai l'impression que Dieu s'est bien amusé en voyant sa mauvaise humeur. Ces échanges avec Dieu nous montrent que Jonas avait une liberté, une proximité avec Lui. Il avait une relation de Père à enfant. Il n'était pas d'accord et il le lui disait. Dieu dit par deux fois ; « Fais-tu bien de t'irriter », et Jonas de répondre ; « Oui je fais bien » (4.9)

Jonas est resté vrai dans sa relation avec Dieu

Jonas n'était pas un prototype, il n'était pas formaté, il était un homme entier, vrai devant Dieu, le type même du prophète.

Certes, il était une forte tête, mais c'est un homme qui est resté fidèle à Dieu, et à ses commandements malgré le contexte ambiant. Il n'était pas un adultère, un idolâtre comme la majorité de son peuple avec ses rois. C'est ce que Dieu retiendra de lui dans son ciel de gloire.

Saviez-vous que Jonas est probablement l'auteur du livre de Jonas. Le récit nous montre qu'il ne cacha rien de lui-même. C'est cela vivre aussi dans la vérité.

Dans sa fuite vers Tarsis, quelque chose de lui ne l'avait pas quitté, et définissait ce qu'il a toujours été et cela jusqu'à la fin de cette histoire.

Dans sa fuite vers Tarsis, après qu'il eut embarqué sur un navire, lisons ce qu'il déclara aux mariniers qui l'interpellèrent après que le sort l'ait désigné comme celui qui attirait le malheur par la tempête qui menaçait le navire de faire naufrage: « Je suis Hébreux, et je crains L’Éternel, le Dieu des cieux, qui a fait la mer et la terre.(1.9).

Ces paroles traduisaient ce que son cœur était. C'est ce que Dieu pouvait sonder en lui : Quelqu'un habité par la crainte de Dieu, et l'amour de son peuple. Ces paroles sont loin de traduire cet homme éloigné de Dieu, et désobéissant. Et, c'est ce Jonas que Dieu retiendra dans l'éternité.

Je vous laisse ces paroles de l'écriture :

Job 13.9 : S'il vous sonde, vous approuvera-t-il ?

1 Samuel 16.7 : L’Éternel ne considère pas ce que l'homme considère, l'homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais L’Éternel regarde au cœ

JL.DECHAMBRE